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Bayonne connaît dès l’Antiquité les destinées d’une ville militaire en raison de sa position géographique stratégique. Depuis le castrum romain dont les contours ont longtemps fixé les limites de la ville, les ouvrages d’architecture militaire se succèdent au fil des siècles, jusqu’aux derniers remaniements du XIXe siècle. Si bien que les fortifications urbaines de Bayonne, d’une étendue de 3,5 km, constituent aujourd’hui une collection d’architectures militaires unique en Europe, protégée au titre des Monuments Historiques.

Bayonne enceinte romaine

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Bayonne enceinte romaine

Evolution des fortifications urbaines du Moyen âge au XIXe siècle

Le castrum romain

Le castrum romain du IVe siècle se retrouve dans la ville, au grès des belles tours antiques qui ponctuent le boulevard du rempart Lachepaillet. Cette première enceinte a été modernisée et ajustée aux nouvelles techniques de guerre, marquant, comme dans beaucoup d’autres cités antiques devenues places fortes, le passage de fortifications verticales (les tours), aux fortifications horizontales (glacis, boulevards et bastions, dehors…).

L’enceinte du XVIe siècle

Deux moments inédits de l’histoire de la fortification sont illustrés à Bayonne : l’enceinte anglaise du Moyen Age et les boulevards de la Renaissance.

L’enceinte du XVIe siècle en particulier, conservée intacte, avec ses boulevards et bastions imposants, fait de Bayonne un cas unique en France pour l’étude de ce système de défense bastionné.

La ville de Bayonne en 1610

Les remaniements du XVIIe et XVIIIe siècles

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les remaniements de l’ensemble fortifié s’accompagnent de la démolition des faubourgs hors les murs, afin de dégager et sécuriser la zone extérieure des remparts.

16.. - Bayonne

16.. - Bayonne

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16.. - Bayonne

Les dernières modifications du XIXe siècle

Les dernières modifications de l’ensemble fortifié sont réalisées au XIXe siècle, notamment par la création de redoutes et de camps retranchés hors les murs de la ville.

Au point culminant des trois quartiers historiques de la ville, une forteresse rappelle un moment décisif de son histoire :

  • le Château-Vieux, dans le quartier du Grand-Bayonne, est édifié au XIIe siècle lorsque l’Aquitaine est rattachée au royaume d’Angleterre ;
  • le Château-Neuf, dans le quartier du Petit-Bayonne, atteste de la reprise de Bayonne par le roi de France au milieu du XVe siècle ;
  • La Citadelle, dans le quartier Saint-Esprit, est signée du grand ingénieur militaire Vauban, dans le cadre de la réorganisation générale des frontières au XVIIe siècle.

Bayonne. [Fortifications] / lithographie de Langlumé

Bayonne au-delà des remparts

Intégration de Saint-Esprit

En 1857, le quartier Saint-Esprit (commune indépendante du nom de Jean-Jacques Rousseau depuis 1792) réintègre Bayonne.  Avec l'arrivée du train (inauguration de la ligne Bordeaux-Bayonne le 26 mars 1855), c'est l'occasion de développer la ville dans ce nouveau quartier.

L’extension au XXe siècle

Bayonne, ville contrainte dans ses fortifications pendant de longs siècles, sort de ses murs au tout début du XXe siècle.

Cette extension urbaine démarre à la date clé de 1907, date du déclassement de la place forte militaire. Les terrains situés à l’ouest et au sud de la ville sont libérés de toute contrainte militaire et entrent dans le domaine communal, permettant leur urbanisation.

Elle se poursuit en 1921, lorsque l’enceinte fortifiée et les camps retranchés de Mousserolles et de Marracq sont cédés à la Ville, engendrant un agrandissement conséquent du territoire.

Désormais, la ville se développe autour de son centre historique. C’est la naissance du quartier des Arènes, de Marracq et du Polo-Beyris.

1946 - [Plan général de Bayonne]

Sur l'auteur

Texte écrit par Évelyne Pédurthe, du Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine de la Ville de Bayonne

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