« La géographie, en introduisant des précisions de type spatial sur les lieux, sur les provinces et les circonscriptions, sur les limites, est garante d'une meilleure lisibilité du récit historique, d'une plus grande intelligence des faits du passé ». (Nordman-2018)
Fondée au Moyen Age à l’initiative des Rois de Navarre, la cité de Saint-Jean-Pied-de-Port doit son appellation à sa situation géographique au pied des cols ou ports pyrénéens dont le légendaire port ou col d’Ibañeta-Roncevaux.
Pour savoir à quoi ressemble un bourg au début du XIXe siècle, il faut se tourner vers un document incontournable : le cadastre dit napoléonien.
Voulue par Napoléon et instituée par la loi du 16 septembre 1807, la constitution du cadastre, commencée sous l’Empire, s’est poursuivie jusqu’au milieu du XIXe siècle. En Pays basque, pour les cinq localités ici retenues, elle s’échelonna entre 1810 (Mauléon) et 1841 (Saint-Jean-Pied-de-Port).
Retrouvez 3 cartes du 19e siècle consacrées aux aires de diffusion de la langue basque.
Bayonne connaît dès l’Antiquité les destinées d’une ville militaire en raison de sa position géographique stratégique. Depuis le castrum romain dont les contours ont longtemps fixé les limites de la ville, les ouvrages d’architecture militaire se succèdent au fil des siècles, jusqu’aux derniers remaniements du XIXe siècle. Si bien que les fortifications urbaines de Bayonne, d’une étendue de 3,5 km, constituent aujourd’hui une collection d’architectures militaires unique en Europe, protégée au titre des Monuments Historiques.
L’enquête Sacaze de 1887 a produit 169 cartes de communes du Pays basque. Xarles Videgain, chercheur et académicien émérite revient pour nous sur six d’entre elles et nous livrent des clés de lecture de la toponymie de Lecumberry, Moncayolle, Iholdy, Villefranque, Guiche et Bidache.
La zone située entre le lit de l’Adour, Bayonne la cité historique et Biarritz, le port de pêche devenu station touristique de renommée internationale, est peut-être celle sur tout le territoire du Pays basque qui a connu au cours des dernières décennies la mutation de son paysage et de sa nature la plus radicale, témoin également du destin de toute la côte basque. Ce triangle correspond grosso modo à la commune d’Anglet, vaste espace de 27 km² fortement marqué par l’Océan et le fleuve Adour qui le délimitent.
L’histoire d’Anglet est un mouvement incessant pour occuper et aménager les marécages et les bas-fonds, les assécher et les transformer en terres agricoles et terrains d’élevage, lent et patient processus précédant une urbanisation à la fois tardive et massive.
Le 19e siècle voit les paysages du Pays basque se transformer au rythme de la mutation progressive des transports. Une carte de 1875 est particulièrement significative.
Le terme Pays basque ou son équivalent en langue basque Euskal Herria apparaît peu sur les cartes anciennes, et jamais avant le 20e siècle.
De nombreux autres termes sont utilisés au travers de l’histoire et au travers du regard du cartographe pour ce territoire qui est très tôt, même s’il n’est pas toujours nommé, identifié.
Au 19e siècle, les anglo-saxons inventent le tourisme, et le Pays basque est très rapidement touché de plein fouet par cette nouvelle mode.
Hendaye, Irun et Fontarrabie occupent aujourd’hui l’embouchure du fleuve Bidassoa. Ce lieu est habité depuis des millénaires. Durant l’antiquité s’y trouvait la cité portuaire d’Oiasso (sur l'emplacement actuel de la ville d’Irun) un centre important de communication, de commerce, et d’exploitation minière.
Les marins et navigateurs se repèrent souvent à cet endroit situé à la pointe du golfe de Gascogne.
Plus tard, une frontière s’y installera. Et qui dit frontière dit également guerres et paix. De port de pêche, Hendaye et Fontarrabie deviendront forteresses. Et la rade de la Bidasoa se développera malgré tout.
Au 19e siècle, le train se développe. Bayonne est reliée à Paris via Bordeaux depuis 1855 et à Toulouse depuis 1863. Le tronçon Bayonne-Irun est inauguré en 1864 et la chemin de fer du BAB en 1877.
Rattacher le Pays basque intérieur à ce réseau est une priorité. Les travaux pour un “chemin de fer de Bayonne à St-Jean-Pied-de-Port avec embranchement d’Ossès à Saint-Etienne-de-Baïgorry” démarrent en août 1880 et se terminent en 1898 avec l’arrivée du premier train à Saint-Jean-Pied-de-Port le 16 décembre.
Les fleuves naissent de la terre qu’ils traversent. Chemins d’eau, ils structurent l’espace, délimitent des territoires et deviennent parfois frontières. Nourriciers, les fleuves attirent les populations qui s’installent sur leurs rives, ils transportent hommes et marchandises jusqu’au point de jonction avec le grand large que sont les estuaires et leur port. Y naviguer nécessite une batellerie diversifiée adaptée aux lieux, aux usages. Essentiel à la vie quotidienne, point de repère, le fleuve est dessiné, cartographié.
Les 14 et 15 juin 1754 Jean Marie Canut (1692-1763), ancien militaire affecté à titre d’ingénieur à Bayonne lève une carte très précise de la vallée des Aldudes. Son but : essayer d’éclaircir les règles complexes qui régissent les zones de pâturages indivises de la vallée de Quint. Deux exemplaires, assez proches l’un de l’autre, ont survécu au temps et sont conservés à la médiathèque de Bayonne pour l’une et à la Bibliothèque nationale de France pour l’autre.
Contrairement à une chose qui se dit souvent, Saint-Jean-de-Luz ne tient pas son nom de la lumière (Lux en latin) mais du mot basque Lohizun, (« boueux, fangeux »). En effet, les communes de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure se sont battues durant toute leur histoire contre deux ennemis : l’avancée du front de mer et les marais de l’embouchure de la Nivelle. Les cartes anciennes détenues par la Bibliothèque Nationale de France (BnF) et disponibles sur la bibliothèque numérique Gallica en sont les témoins.