Lieux

Hendaye, Irun et Fontarrabie occupent aujourd’hui l’embouchure du fleuve Bidassoa. Ce lieu est habité depuis des millénaires. Durant l’antiquité s’y trouvait la cité portuaire d’Oiasso (sur l'emplacement actuel de la ville d’Irun) un centre important de communication, de commerce, et d’exploitation minière.

Les marins et navigateurs se repèrent souvent à cet endroit situé à la pointe du golfe de Gascogne.

Plus tard, une frontière s’y installera. Et qui dit frontière dit également guerres et paix. De port de pêche, Hendaye et Fontarrabie deviendront forteresses. Et la rade de la Bidasoa se développera malgré tout.

Irun sur les cartes de Ptolémée

Bilketa ne dispose malheureusement pas de cartes réalisées durant l’antiquité. Mais des cartes du 15e ou 16e siècle s'appuient en grande partie sur la Géographie de Claude Ptolomée (100-168) et font parfois apparaître d’anciennes dénominations.

1578 - Carte de Mercator

Au 16e siècle, Gerard Mercator (1512-1594) fait apparaître Irun sous son ancienne dénomination d’Oiasso (Easo).

1578 Europae II tab.

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Europae II tab.

Fontarabie et le cap Higuer, repères des navigateurs

Jusqu’au 16e siècle, il existe de nombreuses cartes de navigation qui font apparaître ce repère géographique qu’est le cap Higuer (ou cap Figuier).

Ce cap marque à la fois l’entrée de l’embouchure de la Bidassoa, mais également le point le plus profond du golfe de Gascogne, appelé également golfe de Biscaye ou mer cantabrique. Fontarabie est très souvent indiquée.

1325 - carte d’Angelino Dalorto

En 1325, le portulan d’Angelino Dalorto mentionne Fontarrabie (Fontarabia) et le cap Higuer (Figo)

Guerres et paix

Dès le 17e siècle, la frontière entre les royaumes d’Espagne et de France se stabilise autour de la Bidassoa. La baie deviendra terre de guerre, et terre de paix.

1638 - La bataille de Fontarrabie

Durant la guerre de 30 ans, en juillet 1638, l’armée française, forte de 27 000 hommes assiège Fontarrabie et ses 1 500 hommes en armes. Fontarrabie résiste jusqu’à l'arrivée de l’armée espagnole qui mettra les français en déroute. La ville de Fontarrabie commémore chaque année cette victoire au travers de l’Alarde du 8 septembre.

1638 - Plan au vray de Fontarabie et des lieux circonvoisins

1659 - Le traité de paix

Le traité des Pyrénées scelle la paix “définitive” entre les couronnes d’Espagne et de France. Il est signé le 7 novembre 1659 sur l’île des Faisans au milieu de la Bidassoa.

La signature du traité en grande pompe par le cardinal Mazarin et le premier ministre don Luis de Haro, qui ouvre la voie au mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche en 1660 à Saint-Jean-de-Luz, donne un coup de projecteur important sur cette île, qui depuis lors est administrée alternativement par la France et l'Espagne avec un changement d'administration tous les six mois.

1681 - Construction de la redoute d’Hendaye

La paix est définitive, mais la prudence est toujours présente. Sous la direction du marquis de Vauban (1633-1707), Le royaume de France fait construire des fortifications à Hendaye en face de celles de Fontarrabie, sur la base du fort construit en 1618 sous Louis XIII. Le village d’Hendaye se développe autour.

1693 - Plan de la Redoute d’Andaye 1693

1719 - L’attaque de Fontarabie du 27 mai 1719

En 1719, avant d’aller prendre Saint-Sébastien, le maréchal de Berwick assiège et fait tomber Fontarabie.

1719 - Plan de Fontarabie situé en la province de Biscaye

1823 - la bataille de la Nivelle

Suite à la révolution française, de nombreuses batailles ont lieu sur la Bidassoa, En 1793 notamment, où eut lieu une bataille dans laquelle mourut le soldat Chauvin, membre du 18e régiment des dragons et qui donna brièvement son nom aux communes de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure. Cette période de l'histoire reste peu documenté dans les fonds de cartes de Bilketa.

Les décennies suivantes furent également troubles. En 1823, la bataille de la Nivelle remportée par les troupes du maréchal Wellington sur les troupes de l’empire débute par la traversée de la Bidassoa.

1823 - Plan of operations in the western Pyrennes and South of France in the years 1813 & 1814

La rade

Un fleuve qui n’est pas navigable

La Bidasoa n’est pas considérée comme un fleuve navigable. La marée fait apparaître et disparaître des bancs de sable ou des îles et ses accotements ne sont pas stabilisés. Contrairement aux autres fleuves du Pays basque nord, elle n’est pas longée de chemin de halage.

Les navigateurs accostent à l’extérieur de la baie, dans ce qui s’appelle alors la rade du figuier.

1692 - Carte de la rade du figuier

L’apparition d’une baie

Au 19e siècle, les trois villages que sont Irun, Hendaye et Fontarrabie deviennent villes. Ils vont s’étendre sur les terres, mais surtout stabiliser les rives de la Bidassoa jusqu’à y créer une véritable baie.

Un carrefour des transport

Le 20e siècle va venir renforcer l’urbanisation de la baie. Au delà de la voie de chemin de fer inaugurée en 1864, le territoire s’équipe de routes, d’autoroutes et même d’un aéroport. Les abords de la Bidassoa sont totalement domptés, et les enceintes militaires restent avec une nouvelle vocation plus touristique.

1950 Espelette n°1

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1950 Espelette n°1