Le 19e siècle voit les paysages du Pays basque se transformer au rythme de la mutation progressive des transports. Une carte de 1875 est particulièrement significative.
1875 - Carte routière des environs de Bayonne
Les routes
Au 19e siècle, la route sert à se déplacer à pied, à cheval, en véhicule hippomobile ou même en cacolet.
Le routes nationales (en rouge), les routes départementales (en bleu) et les chemins de grande communication (en vert)
Les routes nationales
Les routes nationales
La Route Nationale n°10
La réseau routier se structure et se hiérarchise au cours du siècle. L’axe principal entre Bayonne et la frontières était devenu Route impériale sous Napoléon 1er, puis route royale avant d’être dénommée Route Nationale n°10 en 1830. Elle gardera cette dénomination jusqu’au 21e siècle où elle sera déclassée en Route départementale 910. Sur sa partie basque, elle relie Bayonne, Anglet, Bidart, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz, Ciboure et Urrugne.
Durant tout le 19e siècle cet axe principal, stratégique car il permet de relier Paris à l’Espagne, va être développé et amélioré. On y ajoute même un embranchement permettant d’y intégrer la ville de Biarritz qui, de petit port de pêche, est en train de devenir cité thermale majeure.
La route nationale n°132
La route Nationale n°132 relie historiquement Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, par Saint-Pierre-d’Irube, Mouguerre, Villefranque et Hasparren (même si l’ancien tracé par Mendionde apparait encore). Appelée aujourd’hui route impériale des cimes ou Route Napoléon, elle est progressivement délaissée au profit de routes moins escarpées.
Les routes départementales, les chemins de grande communication et les chemin d’intérêt communal
Les routes départementales, les chemins de grande communication et les chemin d’intérêt communal
Les autres routes apparaissant sur la carte sont hiérarchisées en fonction de leur importance. Cette hiérarchisation au-delà du constat de l’usage qui en fait à cette époque, préfigure également les axes de développement à venir.
Les routes départementales
Sur les axes Bayonne-Briscous (route départementale n°3) et Bayonne-Cambo (route départementale n°19), on retrouve des routes classées comme départementale. Il s’agit d’axes qui vont progressivement se développer.
Les chemins de grande communication
Plusieurs chemins sont marqués comme étant “de grande communication, que ce soit de Saint-Jean-de-Luz à Saint-Pée-sur-Nivelle ou d’Ustaritz à Saint-Pierre-d’Irube. Il est à noter que la plupart ont énormément perdu d’importance par la suite, au profit du développement ou de la création de routes départementales.
Les chemins d’intérêt communal
Les autres routes indiquées sont marquées d’intérêt communal. Il permettent essentiellement de relier deux villages voisins mais ne sont pas jugés comme axes de circulation majeurs.
Les routes vont se développer au cours du 19e siècle, puis encore plus fortement au 20e siècle où l’on verra apparaitre également des autoroutes.
Le train
Le train est la principale révolution des transports du 19e siècle. Il permet le transport de personnes comme celui des marchandises.
Les voies ferrées de 1875 en noir. La ligne Bayonne Saint-Jean-Pied-de-Port en pointillés
La ligne Bordeaux-Bayonne
La ligne Bordeaux-Bayonne
La ligne Bordeaux-Bayonne fut ouverte en 1855 et la gare de Saint-Esprit inaugurée le 26 mars 1855 (Saint-Esprit ne sera intégré à la commune de Bayonne qu'en 1856). Pour la première fois, il est possible de rallier Paris en train depuis le Pays basque, ce que n’hésite pas à faire l’empereur Napoléon III pour un très court séjour sur Biarritz du 28 au 29 juillet 1855.
La ligne Toulouse -Bayonne
La ligne Toulouse -Bayonne
La ligne Toulouse-Bayonne, avec arrêts à Urt et Lahonce (stations) ouvre en 1863.
La ligne Bayonne - Hendaye
La ligne Bayonne - Hendaye
La ligne Bayonne-Hendaye, qui se poursuit vers Irun et Saint-Sébastien, est inaugurée le 21 avril 1864. Cette ligne dessert Biarritz (gare du quartier de la Négresse), Guéthary, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye.
La ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port
La ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port
La ligne Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port sera construite plus tardivement, les travaux commençant en 1881. Elle sera inaugurée le 11 décembre 1898.
Saint-Palais et Mauléon
Saint-Palais et Mauléon
Saint-Palais et Mauléon seront également relié à la ligne Bayonne-Toulouse au travers de l’embranchement de Puyoô, respectivement en 1884 et 1887. Ces lignes vont transporter des voyageurs jusqu’en 1949 pour Saint Palais et 1968 pour Mauléon. Le transport des marchandises a été stoppé dans ces deux gares à la fin du 20e siècle.
Les lignes secondaires
Les lignes secondaires
Le réseau ferré sera plus tard complété par des lignes secondaires, notamment le chemin du fer du BAB qui permettra en 1877 de relier le réseau au centre ville de BIarritz et de desservir la gare du midi, puis par des tramways électriques sillonnant toutes la côte et assurant des liaison vers l’intérieur des terres.
Voies ferrées sur le BAB en 1926. Ligne principale de train en rouge, lignes secondaires et tramways en orange.
Durant le dernier quart du 19e siècle, de nombreuses lignes de train ou de tramway vont être créées et le réseau ferré atteindra son apogée au début du 20e siècle. L’essor de la voiture individuelle viendra ensuite stopper ce développement.
Les fleuves
En 1875, les fleuves sont encore des axes de transports de marchandises majeurs.
Sur les rives des fleuves, on aperçoit le tracé des chemins de halage, ces voies qui longent les rivières et permettent de faire tracter des barques ou des péniches par des boeufs ou des chevaux.
Les chemins de halage (en bleu) le long des fleuves.
Sur l'Adour
Sur l'Adour
Sur l’Adour le chemin de halage remonte très haut et permet de faire circuler des marchandises entre Bayonne et Urt, Urcuit ou Lahonce. L’Adour est une voie de transport de marchandises depuis des siècles.
Sur la Nive
Sur la Nive
Sur la Nive le chemin de halage démarre à Ustaritz au barrage du moulin de Haitze, dessert plusieurs petits ports à Ustaritz et Villefranque et rejoint Bayonne. En 1895, ce sont plus de 20 000 tonnes de marchandises qui circulent sur cette portion de fleuve.
Sur la Nivelle
Sur la Nivelle
Sur la Nivelle, le chemin de halage relie le port d’Ascain à celui de Ciboure. Il permettait notamment de descendre les pierres extraites du massif de la Rhune. En 1924, ce chemin sera fermé pour libérer la place pour un tramway.
Ces chemins de halage sont très utilisés au 19e siècle. Mais l’arrivée du train, de la voiture, puis des camions va modifier les usages au cours du 20e siècle. Au 21e siècle, certains de ces chemins de halage existent encore, mais ils sont plus souvent utilisés pour un autre moyen de locomotion : le vélo.