Fondée au Moyen Age à l’initiative des Rois de Navarre, la cité de Saint-Jean-Pied-de-Port doit son appellation à sa situation géographique au pied des cols ou ports pyrénéens dont le légendaire port ou col d’Ibañeta-Roncevaux.
Un emplacement stratégique
Cette position stratégique la destine à un rôle de place forte frontalière. Dès la fin du XIIe siècle, un château fort domine un bourg ceint d’une muraille (Bourg Saint-Pierre actuelle rue de la Citadelle) séparé du bourg Saint-Michel (actuelle rue d’Espagne) par la Nive de Béhérobie. A partir des années 1625-1627, une citadelle bastionnée est aménagée sur les ruines du château médiéval et surveille le chemin de pénétration et d’invasion par Roncevaux.
Tous les stratèges et ingénieurs militaires n’ont eu de cesse de porter un regard attentif à cette place forte, au premier rang desquels Vauban, commissaire général des fortifications du roi Louis XIV. Il se porte au chevet de Saint-Jean-Pied-de-Port et de sa Citadelle, dressant en 1685 un projet ambitieux pour améliorer ses capacités défensives et offensives. Toutes ses préconisations ne furent pas toutes réalisées de son vivant, néanmoins beaucoup d’entre-elles furent reprises par les ingénieurs militaires tout au long des XVIIIe-XIXe siècles à l’image de la fortification du quartier de la rue d’Espagne définitivement réalisée dans les années 1842-1848.
6 cartes de la place forte de Saint-Jean-Pied-de-Port
Cet intérêt militaire explique le nombre considérable de cartes, plans et mémoires relatif à la place forte de Saint-Jean-Pied-de-Port ; on peut y voir son arsenal défensif ainsi que la ville et son environnement immédiat et plus lointain. Les documents des XVIIe-XVIIIe siècles présentés sur le site Bilketa en témoignent.
1678 - St Jean Pied de Port
Le plan de 1678 montre la partie urbanisée de Saint-Jean-Pied-de-Port mais également le relief, paysage, végétation (forêts, vignes et pâturages) l’entourant. On peut également y voir les fortifications de la cité ainsi que la matérialisation d’un projet d’amélioration de celles-ci autour du Bourg Saint-Michel et du Faubourg d’Ugange.
1693 - Plan de St-Jean-Pied-de-Port
Le plan de 1693 représente la place forte de Saint-Jean-Pied-de-Port dans sa réalité de l’époque (ville haute, ville basse, citadelle, rempart et muraille) à laquelle s’ajoutent un projet de fortification du Bourg Saint-Michel et construction d’une demi-lune côté Est de la Citadelle.
1730 - Plan de la Ville et Citadelle de Saint Jean Pied de Port
A l’image des 2 autres plans, le plan de 1730 se concentre sur la présentation de projets d’amélioration des fortifications de la place forte tant au niveau de la cité que de sa citadelle. Fortifications du Bourg Saint-Michel et front Est de la Citadelle sont une fois de plus mises sur la table.
1753 - Plan de la ville et citadelle de St-Jean-Pied-de-Port
Les 2 plans de 1753 font état de la réalité des fortifications de la place forte de Saint-Jean-Pied-de-Port. On peut également noter pour la première fois un projet d’envergure de fortification du front Est de la Citadelle avec le projet d’un couloir fortifié et une redoute dans la continuité de la demi-lune de secours.
1783 - Saint-Jean-Pied-Port. Plan de la ville et citadelle.
Le plan de 1783 montre fidèlement les fortifications de Saint-Jean-Pied-de-Port à cette époque sans évocation d’un quelconque projet. Ville haute protégée par une muraille, ville basse partiellement défendue et Citadelle sont les principales caractéristiques de Saint-Jean-Pied-de-Port que l’on retrouve encore aujourd’hui.
1797 - Plan de la Ville et Citadelle de St Jean Pied-de-Port
Le plan de 1797 reprend peu ou prou les mêmes dispositions que le plan de 1783. La légende distinguant la partie de la Citadelle de la partie ville nous permet de glaner de nombreuses informations concernant l’aménagement de la place forte mais également la dénomination des nombreuses composantes.
Aujourd’hui, ce patrimoine militaire remarquablement conservé et mis en valeur témoigne du riche passé de la cité de Saint-Jean-Pied-de-Port.
Sur l'auteur
Ce texte a été écrit pour l'exposition 500 ans de cartographie du Pays basque par Alain Zuaznabar, membre de l'association Terres de Navarre